L’ATELIER Laines d’Europe
C’est J-2 ! La fin de la campagne approche !
Vous pouvez encore participer jusqu’au 12 décembre à minuit, foncez !
Nous voulons vous présenter une association formidable qui compte beaucoup pour nous. Elle nous a guidées, conseillées et nous soutient dans notre plongée dans le monde de la laine.
L’A.T.E.L.I.E.R. c’est l’Association Textile Européenne de Liaison, d’Innovation, d’Echange et de Recherche
Elle a été créée en 1989 dans un contexte de crise de la laine, suite au développement des fibres synthétiques dans les années 1950 et 1960. Au départ, elle regroupait une dizaine d’éleveurs et d’artisans français du sud-est de la France.
Une fondatrice de cette association est Marie-Thérèse Chaupin (qui était venue lors de nos Rencontres de la laine à Hauteville-Lompnes en novembre 2019).
Elle explique que cette « petite association a pour but de développer, promouvoir et valoriser la production de fibres naturelles d’Europe, à un moment où plus grand monde ne possède de compétences « *.
Depuis sa création, Marie-Thérèse a vu renaître avec plaisir tout un foisonnement d’initiatives « laines » ces dernières années.
Et grâce au travail important mené par cette association depuis de longues années, les petites filières de mise en valeur de la laine peuvent être accompagnées pour se concrétiser.
L’ATELIER compte + de 250 membres aujourd’hui !
Ils sont éleveurs (moutons, chèvres, alpagas, lapins), tondeurs, laveurs, artisans de la transformation de la laine (filateurs, tisserands, tricoteurs, feutriers, matelassiers, teinturies, artisttes, experts lainiers, chercheurs, musées, fermes pédagogiques …) et des porteuses et porteurs de projet comme La Tondaine par exemple.
Ils constituent un réseau qui s’est étendu petit à petit en Europe.
Des contacts ont été pris avec différents pays européens, des associations d’éleveurs et un Groupe laine européenne a été créé. Il a pour objectif la valorisation des laines produites en Europe et la représentation des intérêts communs des membres face à l’Union européenne et aux institutions.
Cette association est basée à St Chaffrey (Hautes-Alpes), à la Filature de Chantemerle (coopérative Longomaï). C’est là que nous avons eu notre formation sur le tri de toisons en 2019.
Pour adhérer à l’ATELIER, ses membres s’engagent à respecter une charte :
. Utiliser une matière première locale, avec pour la laine, une sélection rigoureuse et la garantie de son origine
. Contribuer à la maîtrise de la filière (production, transformation, commercialisation)
. Constituer un réseau d’entraide à tous les niveaux (formations, achat de matériel, participations aux salons foires …)
. Aucune personne participant à la transformation d’un produits ATELIER ne doit subir une quelconque exploitation
. Promouvoir les produits par un label de qualité garantissant l’origine précise des matières, les lieux de transformation et les méthodes de travail
. Encourager et développer les méthodes respectueuses de l’animal et de l’environnement
L’ATELIER Laines d’Europe c’est aussi :
– des publications : une revue publiée une fois par an avec des articles techniques, des reportages sur la situation de la laine dans des régions de France, et d’autres Pays, de la Russie, en passant par la Grèce (voyage d’un groupe d’éleveurs grecs en France), l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et plus loin aussi (Algérie, Maroc, Kirghizstan …), des dossiers sur des thèmes et une revue de presse
– un centre de documentation (une vraie mine d’informations s’y trouve !)
– une collection d’échantillons de laine
– des films sur la filière laine
– une exposition Laines d’Europe, « de la toison aux produits finis » (que nous aurons peut-être l’occasion de présenter)
– des stages et formations
Pour contacter l’ATELIER Laines d’Europe : atelier5@wanadoo.de
Ou venir visiter le site de la Filature de Chantemerle à St Chaffrey.
* sources : article » Lancer le « programme laine » « , revue S!lence n°482 – octobre 2019
Une journée « tonte »
4ème épisode des actualités de La Tondaine
La Tondaine récolte la laine des brebis du GAEC Gwenn ha du (Armix 01) en hiver et en été celle des agnelles et agneaux.
On vous entend déjà dire « En hiver ? Les pauvres, elle doivent avoir froid ! ».
Et on vous répond : « les éleveurs ont fait ce choix pour plusieurs raisons dont en voici quelques unes » :
- Lorsque les brebis ressortent au printemps dans les prés, leur nouvelle toison les protège des risques de griffures dans les ronces responsables d’infections
- Les brebis sont prêtes avant l’agnelage et sont moins embarrassées par la laine
- La bergerie est saine, aérée et éclairée, ce qui permet aux brebis de passer cette période dans les meilleures conditions
Et voici les raisons du choix de cette période pour la tonte précisées par les éleveurs :
- Les brebis sont rentrées et n’ont pas d’agneaux ce qui facilite le chantier.
- Tondre avant l’agnelage favorise la constitution de réserve corporelle nécessaire à une bonne lactation, dégage la mamelle (pour la première tétée des futurs agneaux) et facilite la surveillance de la mise-bas en dégageant la vulve.
- S’il y a quelques coupures, pas de risques d’infection (température basse) et surtout pas de mouches sur les plaies qui les harcèleraient 24h/24 en été.
- Juin et juillet : des journées déjà très intenses avec les foins et la distribution d’eau, température insupportable pour tout le monde (brebis, tondeurs, attrapeurs, trieuses).
- Mai = météo trop instable donc risque de « pluie froide » sans protection pour les brebis ce qui peut être fatale pour une brebis fatiguée.
- En hiver nous avons plus de temps, nous maitrisons l’humidité ambiante, les courants d’air (inexistants en bergerie) qui pourraient refroidir les brebis. Une alimentation adaptée (foin fibreux de très bonne qualité) qui favorise la rumination et donc la production de chaleur (température du rumen = 38C° 24h/24).
- Enfin, jamais nous ne tondrons une brebis maigre, malade en hiver. Elle attendra son rétablissement.
Et maintenant découvrez en images les acteurs et différentes étapes d’une journée de tonte au GAEC Gwenn ha du.
Tout d’abord , il y a les éleveurs Guillaume, Eliko et leurs enfants qui nous accueillent.
Les brebis attendent …. Guillaume les a triées en différents lots selon leur âge, et les béliers sont à part avec leurs grosses toisons de + de 3kg chacune !
Installation du matériel de tonte et de tri de la laine et des espaces de stockage des toisons selon les qualités triées 
Les attrapeurs se chargent d’amener les brebis aux tondeurs. Peu connus, il faut souligner leur rôle indispensable à cette journée harassante qui sollicite beaucoup de force et d’énergie
Les tondeurs et tondeuses : ils manipulent les moutons avec rapidité et douceur afin que ce moment se passe au mieux pour l’animal et pour eux. On dirait une chorégraphie avec des mouvements bien précis ! Passionnés par leur métiers, ils sont aussi éleveurs, ce sont eux qui nous ont accompagnés lors de nos premiers pas dans le monde du «tri» et qui nous fournissent de belles toisons. Ce métier exigeant demande une bonne condition physique. Le championnat du monde de tonte (et de tri aussi) a eu lieu en 2019 en France !
Les trieuses, c’est nous ! Nous récupérons la toison et la déposons sur la table pour la trier, et garder les parties de meilleure qualité correspondant à ce qu’on veut en faire.
La laine est placée dans des curons ou des sacs dans l’attente d’être envoyée à la laverie de Saugues en Haute-Loire avec le second lot de laine d’agnelles.
Les brebis sont ravies et nous aussi d’avoir partagées cette journée au sein du GAEC Gwenn ha du dans une ambiance conviviale.
Pourquoi créer une filière de laine locale dans le Bugey-Valromey dans l’Ain ?
De nos rencontres avec des artisans et des éleveurs locaux est né le projet de valorisation de la laine locale dont les différentes étapes de transformation respectent des valeurs de productions éco -responsables et environnementales . Des grands mots qui signifient beaucoup de choses ,alors nous voulons dans cet article répondre aux raisons qui nous nous menées à ce projet.
Plusieurs constats :
- La laine qui est une matière noble aux propriétés incomparables est non valorisée et est présente sur notre territoire.
- Pour le bien être des moutons la tonte est obligatoire, les éleveurs la revendent à bas prix à des négociants qui l’envoient à l’étranger où les traitements ne sont pas contrôlés et où la production exploite la main d’œuvre étrangère à bas prix au profit d’un commerce international .
- Plus de 90 % de la laine est envoyée à l’étranger pour une production d’articles internationaux, seulement 10 % de cette laine revient en France. La laine commercialisée en France provient essentiellement de pays étranger.
Notre projet a pour vocation :
- De relier l’artisanat et l’élevage afin de valoriser tous les acteurs : éleveurs, tondeurs, artisans, créateurs…
- De maîtriser la qualité de nos produits , en soutenant une agriculture et un élevage respectueux de l’animal et de l’environnement : une laine de qualité provient d’un élevage de qualité !
- De maîtriser la quantité de production en proposant de la confection à la demande afin de ne pas produire plus que ce que nous avons besoins.
- De maîtriser la traçabilité de production de nos produits. Le choix des artisans avec lesquels nous travaillons sont des petites entreprises françaises, familiales .
- De proposer des articles à un prix juste . Pour cela nous devons tenir compte d’une rémunération juste pour tous les acteurs de la filière laine. Ceci a un coût en effet, c’est pourquoi nous faisons le choix d’être sur un mode de production durable,de qualité et en quantité maîtrisée.
- De relier le consommateur et les différents acteurs de la filière laine en proposant des rencontres et des ateliers.
Et de toute évidence, ce projet aura du sens si nous avons un lieu sur notre territoire pour vous retrouver et échanger .
Quelles sont les propriétés exceptionnelles de la laine utilisée pour les articles de laine La Tondaine ?
La laine des articles « La Tondaine » provient de brebis de race Hampshire élevées en agriculture biologique par le GAEC Gwenn ha du. La race Hampshire originaire d’Angleterre, est tout à fait adaptée au climat des moyennes montagnes de l’Ain.
Ainsi, la laine Hampshire du GAEC Gwenn ha du a évolué au fil de la sélection des animaux qui se sont acclimatés à leur environnement et aux contraintes climatiques.
Outre le fait que la laine de race Hampshire participe comme les autres laines à la protection et au confort du corps humain, la laine Hampshire possède d’autres caractéristiques :
Elle ne pique pas car elle ne contient pas de jarre.
C’est quoi le jarre ? C’est une fibre grossière présente dans certaines laine (qui permet aux animaux d’être protégés de la pluie notamment), cette fibre qui pique nous laisse de mauvais souvenirs d’enfance.
Elle est gonflante et moelleuse, ce qui lui donne de la souplesse et de l’élasticité, qualités néczessaire pour faire di fil et du ressort pour faire de la nappe cardée pour le rembourrage des articles de literie .
Elle est assez fine (fibre de laine d’environ 25 microns) cette finesse peut augmenter au cours du temps quand les animaux vivent dans des conditions météos plus froides ou liées à l’altitude par exemple
Elle est résistante avec des mèches semi longues
Elle feutre difficilement, pas de risques de voir votre pull transformé en vêtement pour poupée !
Ce sont ces qualités ainsi que l’homogénéité que nous avons recherchées pour sélectionner les toisons lors de la tonte.
